Du 7 novembre 2001
au 19 janvier 2002


André Masson, né en 1896, rentre très tôt en 1913 à l’Ecole des Beaux-Arts à Paris. Mais c'est aussi très rapidement qu'il prendra part comme soldat d’infanterie à la première guerre mondiale. Au cours de l’offensive du Chemin des Dames en 1917, a 21 ans, il est grièvement blessé. Avec une génération, le peintre a découvert l’horreur, l’enfer, la révolte.

Dans son ouvrage, "la Mémoire du Monde" aux éditions Skira, André Masson se souviendra :
… Assis côte à côte, deux soldats français, avec toutes les apparences de la vie, mais figés dans le même geste de surprise, pas une goutte de sang mais sous leurs casques, ils n’avaient plus de visages…

Cette vision sera déterminante. Toute sa vie de créateur sera consacrée à reconstruire un homme nouveau. Ainsi, de même que Léonard de Vinci donnera la mesure de l’homme de la Renaissance en dessinant "Les proportions du corps humain", Dürer donnera "Le traité des proportions du temps humain" et André Masson dessinera"L’homme emblématique" en 1940, symbole de l’homme du XXe siècle chargé des nouvelles connaissances de ce siècle.

"Au pays des hommes" rassemble une exposition consacrée aux corps et aux visages. Autour de ce titre donné par Paul Eluard à un texte poème en hommage à l’artiste, s’organise une série d’œuvres qui nous permet de suivre l’évolution d’André Masson. Depuis l’automatisme des années 20 en passant par le surréalisme des années 30, il aboutit à cette
figure tutélaire "L’Homme emblématique" des années 40 composée d’une accumulation de symboles.

Cette évolution se fera sous le regard de témoins amis dont il dessinera les visages, Bataille, Breton, Artaud, Leiris, Malraux…et dont nous exposons quelques exemples et aussi certaines figures imaginaires, les portraits de romantiques allemands : Goethe, Jean-Paul Richter, Kleist…